Sorel-Tracy, 28 juillet 2006 - Il avait parlé sérieusement
de retraite au terme de la dernière
saison avec le Mission de Sorel-Tracy, mais il fallait
qu'il en soit totalement convaincu lui-même. Mercredi
dernier, après son combat de boxe au Colisée Cardin de
Sorel-Tracy contre Derek Parker, Dean « The Machine »
Mayrand a été ferme lorsqu'est venu le temps de répondre à
l'inévitable question de son retour au jeu... au hockey;
« No, it's over for me ! »,
déclarait Mayrand. « Je veux
m'occuper de ma fille Liberty et passer à autre chose. ».
J'avoue bien personnellement, que sur ce coup-là, j'ai
eu un petit pincement. L'entrevue fut assez brève puisque
réalisé dans le "parking" du Colisée, mais pour avoir
discuté avec lui très souvent ; son rôle dans le hockey et
ses blessures à la main ou ses absences répétées, ne
l'emballait plus. Il parlait même d'un poste de pompier à
un certain moment pour refaire sa vie.
Lorsque Dean Mayrand est arrivée dans la Semi-pro, le
calibre pugilistique a haussé. Tony Ciarciello, alors DG
du Mission de St-Jean, venait de répondre au recrutement
hors Québec et même hors Canada, des Chiefs de Laval,
lorsqu'il envoyait Mayrand dans la mêlée en 2002. Il
fallait rivaliser avec les Chiefs et leur recrutement
extérieur, se disait-il. Dean représente un peu cette
fameuse réponse, mais aussi le début de la surenchère des
joueurs robustes.
Frais en ma mémoire, sa première apparition sur la
glace du Colisée Cardin, le 1er septembre
2002, alors qu'il s'impliquait dans un combat contre Jamie
Leinhos des Royaux de Sorel. J'avais dit à Tony;
« Où as-tu déniché cette machine ? »
Il m'avait répondu; « Pas pire hein
? J'en ai plein d'autres comme lui, je veux avoir l'équipe
la plus tough ! », lançait Ciarciello.
L'année suivante, il passa aux Royaux de Sorel dans un
échange historique qui envoyait Mark Major à St-Jean, qui
lui était redirigé à Laval par la suite. Mayrand à Sorel,
c'était l'extase pour les partisans sorelois et
l'organisation des Royaux de l'époque. Enfin, on avait une
résistance de taille pour les Joël Thériault, Patrick Côté
et Link Gaetz de l'époque. Ses présences sur la patinoire
étaient rassurantes lorsque ça brassait un peu trop.
Fallait voir l'expression du visage de Jamie Leinhos
lorsqu'il avait appris qu'il avait maintenant Mayrand en
renfort avec lui sur l'équipe.
Le sympathique géant, qui a cumulé 911 minutes de
punitions en 133 matchs dans la LNAH, n'a jamais hésité à
signer un
autographe, prendre une photo ou simplement répondre aux
questions des fans. Toujours disponible pour une entrevue,
Mayrand n'a cependant jamais été celui qui fait des
déclarations incendiaires, il ne prend rien pour acquis,
et a toujours respecté ses opposants. Et même, qu'il a
appris à parler français et se débrouille très bien
d'ailleurs.
Livrait-il son dernier combat à Sorel-Tracy dans le
ring du Colisée Cardin mercredi dernier ? À la boxe,
peut-être pas, mais au hockey, il semble que oui !
Mayrand va me manquer !