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mercredi 02 septembre 2015

Éric Doucet annonce sa retraite
Par Jean Doyon

On l'avait senti lors de la dernière conférence de presse des Éperviers, mais le principal intéressé ne voulait pas que les projecteurs soient sur lui à ce moment-là, il a préféré attendre le moment opportun.  Lors d'une entrevue avec le Semipro Magazine aujourd'hui, le centre étoile des Éperviers de Sorel-Tracy, le légendaire Éric Doucet, a annoncé sa retraite après une longue carrière de 21 ans dans le hockey, depuis son arrivée avec les Cataractes de Shawinigan de la LHJMQ, en 1994, dont 9 saisons dans la LNAH.

« Je suis très serein avec ma décision ! », disait le vétéran de 40 ans.  « J'y pensais depuis longtemps, et aujourd'hui pour des raisons familiales et aussi en raison des occupations reliées à mon travail, ça ne me laissait plus beaucoup de temps pour jouer au hockey et tant qu'à jouer dans ces conditions-là, j'aime mieux me retirer ! », déclarait l'ancien capitaine des Éperviers.

Éric Doucet a accepté les postes d'entraineur adjoint et DG adjoint des Forts de Chambly de la ligue junior du Québec, en plus d'être entraineur du profil hockey de l’école Jacques Leber de St-Constant, en même temps que d'offrir des cours au sein de l’école de hockey Évolution Hockey.

Il restera tout de même très près des Éperviers à titre d'observateur et de consultant pour l'équipe. « Je serai une sorte de recruteur chez de jeunes prospects, donner mon opinion sur des joueurs, car j'aurai la chance de voir des matchs. »

Fier athlète, Éric Doucet est conscient qu'il faut être dans des conditions acceptables pour jouer dans la LNAH.  « À mon âge, on doit mettre un peu plus de temps sur sa condition physique afin d'éviter les blessures, et là-dessus, j'ai eu ma part, alors maintenant, je veux prendre soin de moi et profiter de la vie.»

Le résident de St-Jean viendra voir des matchs des Éperviers : « C'est de la passion rendue là, parce que je ne veux pas couper les ponts non plus.  J'ai tellement aimé mon séjour à Sorel, ce fut un vrai charme de jouer avec des personnes aussi passionnées que ça.  J'en profite pour remercier les partisans de Sorel, avec qui j'ai eu beaucoup de plaisirs, et un plaisir plus grand de les voir plus nombreux à chaque match. », expliquait Éric Doucet, qui dit beaucoup apprécier Christian Deschênes.

Une belle carrière

Éric Doucet ne termine tout de même pas sa carrière en queue de poisson.  Même à 39 ans la saison dernière avec les Éperviers, il termina avec 12 buts, 30 passes pour 42 points en 36 rencontres, mais sa meilleure saison avec les Sorelois fut en 2011-12, alors qu'il cumulait 30 buts, 35 passes pour 65 points en 44 rencontres.  Il fut d'ailleurs nommé joueur de l'année du HC Carvena en 2012.

Habile manieur de la rondelle et rapide patineur, sa vision du jeu exceptionnelle le rendait dangereux à chaque fois qu'il mettait les patins en zone ennemie, forçant constamment les défenseurs adverses à se replier.

Mais, il ne faudra jamais oublier sa meilleure saison dans la LNAH en 2003-04 avec les Dragons de Verdun alors que Doucet (39-43-82) était au centre d'un trio formé de David Saint-Pierre (26-76-102) et Dominic Chiasson (51-36-87).  À eux trois, ils ont enregistré ensemble un grand total de 271 points cette année-là, pour finalement lever la Coupe Futura lors des séries de 2004, grâce à un but gagnant d'Éric Doucet en prolongation lors du 7e match contre le Garaga de Saint-Georges.

Une niche avec Sorel

Éric Doucet est tout de même d'avis qu'il s'est trouvé une belle niche à s'amenant à Sorel-Tracy.  « J'aurais aimé jouer un peu plus jeune, mais j'ai quand même donné tout ce que j'avais.  L'atmosphère est incroyable avec les Éperviers, avec les gars, une belle ambiance, une bonne équipe, des personnes compétentes, un bon "coaching staff", de très très belles années pour finir ma carrière. »

Ses meilleurs moments avec l'équipe soreloise, la finale de 2013 contre les Marquis de Jonquière.  « On est passé près, on menait 2 à 0 dans le 6e match, et vue du vestiaire, au premier entracte, je croyais sincèrement qu'on allait remporter ce match-là.  Mais, c'est à ce moment-là que Jonquière a pris le dessus, et je pense que c'était en raison de leur profondeur.  Mais, on voulait vraiment forcer un 7e match.»

Cependant, on ne peut passer sous silence, ses blessures qui l'ont quelque peu ralentis surtout au cours de deux dernières années.  « Ça n’a pas été facile pour mes genoux ! », disait-il.  « Je devais tout le temps patiner, surtout avec mon gabarit, je devais toujours être rapide.  Je n’ai pas d'excuses, mais j'ai joué avec de bonnes blessures. »

Joueur de petit gabarit, "DOUCE" a dû faire ses preuves surtout en début de carrière pour montrer qu'il avait sa place au hockey.  « C'était difficile quand il y avait beaucoup d'accrochages, mais heureusement, le jeu a changé depuis.  Sauf que je me suis toujours servi de ça comme motivation et je n'ai jamais laissé personne en douter.  La LNAH est un très bon niveau, les jeunes qui arrivent sont préparés, alors faut que tu sois prêt ! », complétait-il.

Le natif de La Prairie était aussi ce que l'on appelle un "leader silencieux", il n'avait pas besoin de parler pour se concentrer, il donnait son maximum sur la patinoire et fallait le suivre.  Un des joueurs des Éperviers m'avait d'ailleurs confié parlant de Doucet : « Quand tu voyais dans quel état il était à l'infirmerie, et de le voir y aller à fond de train pendant la partie, si ça, ça ne te motive pas, t'as pas d'affaire dans notre équipe ! »

Dans son entrevue, Éric Doucet tenait à saluer celui qui l'avait convaincu de s'amener dans la Ligue Nord-Américaine, Michel Laurendeau.  « Je veux saluer Michel Laurendeau pour les belles années passées à Verdun.  Deschênes et Laurendeau sont des personnes qui sont très importantes pour moi ! »

Rouen en France

Mais, quand on lui demande de nous parler de ses meilleurs moments à vie dans le hockey, c'est sans hésiter qu'il mentionne sa dizaine d'années passées à Rouen en France.  « J'ai été bien traité.  C'était spécial le lien que j'avais avec les partisans.  Ils ont été avec moi une grande partie de ma carrière, ils m'ont accueilli, car pour un québécois ce n’est pas toujours facile, té pas Français, té un étranger, ce n'est pas évident, mais j'ai été choyé. »

Éric explique pourquoi on l'aimait tant là-bas.  « Je pense qu'ils ont su reconnaitre mon ardeur au travail, mon désir de gagner.  Je suis sincère sur la glace, chu pas un gars qui triche beaucoup.  J'ai aussi un grand respect pour le sport et pour les gens.  J'ai donné du temps aux gens, et ils me l'ont très bien rendu.  Mais, je tiens à les saluer ! »

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