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mercredi 22 novembre 2017

Triste ou nouvelle réalité du hockey québécois ?

Par Lucien Paquette, recruteur-chef Marquis de Jonquière

Voici une triste ou une nouvelle réalité à qui veut bien le voir à sa façon.  C’est bien vrai. Le nouveau hockey, je sais que les partisans de la LNAH ont de la difficulté à s’y faire, mais c’est la réalité d’aujourd’hui.

Les combats sont de moins en moins fréquents par rapport versus la qualité des joueurs qui se greffent à la ligue. Pas par choix, mais parce qu’en tant que recruteur et administrateur, nous devons nous ajuster.

La réalité est que les règlements ont changé partout.

Comme vous le savez si bien, notre ligue est alimenté en majorité par les joueurs qui viennent de nos circuits québécois. Principalement le junior majeur, où depuis la saison 2014-15, le règlement stipule que lorsqu’un joueur atteint 10 combats, chaque combat supplémentaire lui mérite une suspension automatique d’un match. Cette réglementation force les entraîneurs à utiliser un quatrième trio qui peut contribuer offensivement contrairement à ce que l’on voyait il y a 10 ans.
 
Il en est de même pour le junior AAA. À l’époque, les bagarres étaient permises et les joueurs qui n’étaient pas assez rapides pour la LHJMQ, mais plus robustes pouvaient jeter les gants. Maintenant, les combats sont interdits et les joueurs sont expulsés. Après un certain nombre de bagarres, ils sont également suspendus.

Nous subissons donc directement les répercussions puisque la LNAH s’approvisionnent majoritairement dans ces deux ligues.

À l’époque, des joueurs accumulaient plus de 400 minutes de pénalité dans le junior majeur. Les amateurs de notre ligue salivaient à savoir que ces joueurs allaient passer quelques années dans la ECHL et revenir avec un bagage de combats et prêts à jouer dans la ligue qui était considérée comme la plus « tough » au monde.

On parlait de cette ligue seulement pour les combats et j’en ai fait parti comme propriétaire à Granby et à Verdun. Croyez-moi, j’aime les bagarres et je ne suis pas un puriste qui ne veut pas de combat et vous le savez très bien.

Force est d’admettre qu’il y en a de moins en moins. J’écoute des matchs à travers le monde. Près de 200 parties par année de la Magnus, de l’Autriche, de l’Allemagne, de la KHL, de la ECHL ou de l’Anglettere où mon fils évolue et qui n’a pas besoin de présentation. Les bagarres ont diminué de 50% par manque de place dans les équipes. La plupart des ligues évoluent à moins de 20 joueurs donc c’est les joueurs qui se battent et qui sont moins talentueux qui en souffrent.

Par exemple, dans la ECHL, les équipes alignent 18 joueurs. C’est encore moins que dans notre ligue où nous avons 19 joueurs par formation. Donc quand un joueur peut jouer et se battre, il a sa place.

Mon fils a commencé au niveau professionnel à l’âge de 20 ans et je peux vous dire que j’ai vu le changement de mœurs. Maintenant, un joueur qui prend 150 minutes de pénalité dans une saison, les recruteurs de notre ligue doivent le regarder et faire leur travail pour aller le chercher. Ce sont ces joueurs qui vont amener de l’émotion et des mises en échec qui finiront par des combats.

Nous sommes en transition et avons des devoirs à faire sur cet aspect. C’est le travail de toutes les formations de voir à ce que les propriétaires demandent à leur recruteur d’apporter des joueurs d’émotion et non pas des joueurs trouvés sur HockeyDB ou EliteProspects. Ils doivent les avoir vu évoluer parce que sur papier c’est trompeur.

Je crois aussi que l’avenir de cette ligue doit passer par une centrale de recrutement qui aidera les formations à mieux repêcher selon leurs besoins. Toutes les ligues sérieuses ont une centrale qui vont donner des informations aux équipes pour mieux se préparer et mieux recruter pour améliorer leur formation.

    
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