lundi 10 novembre 2014
Jim Chandik:
Un p’tit mot pour l’arbitre…
Instigateur du
tournant 2010 et ex-coéquipier
de Mike Babcock
En scrutant les
sommaires des joutes récemment,
c’est le nom du tenace Jim
Chandik, vétéran arbitre et
directeur des officiels de la
LNAH, qui a retenu mon
attention. Après plus de 20
années de service, ce dernier
continue à être de tous les
combats pour le compte de sa
ligue.
Symbole de persévérance
Jim
fait partie des meubles au
hockey senior majeur, lui qui
remplissait ces fonctions dans
la défunte Ligue senior majeure
du Québec, quelques saisons
avant la première mise en jeu
officielle du circuit Godin à
l’automne 1996.
À l’aube de la cinquantaine, ce
dernier est toujours aussi
passionné par l’arbitrage.
D’ailleurs, pas plus tard que le
10 octobre dernier, il était
d’office pour la rencontre
cédulée à l’aréna Ed Lumley de
Cornwall et 21 heures après
avoir délacé ses patins, c’est
au Palais des Sports de
Jonquière cette fois qu’il est
allé faire respecter les règles
du jeu. Une petite ballade de
590 kilomètres, soit un peu plus
de la distance séparant les
villes de Montréal et New-York.
De plus, les récents changements
apportés par le comité sur
l’arbitrage, combiné à l’intérêt
dont les officiels portent de
plus en plus à la LNAH, semblent
lui procurer l’effet d’une cure
de rajeunissement.
« C’est
vrai, la perception a changé
envers nous et c’est le fun.
Auparavant, on nous voyait
strictement comme une ligue de «goons».
Aujourd’hui, lorsque les gars
viennent à l’aréna voir nos
matchs, ils se disent surpris
par la rapidité et le calibre de
jeu. Il faut penser aussi à
préparer la relève et ce n’est
pas l’effet du hasard si nous
comptons sur neuf nouveaux
officiels cette saison. »,
raconte-t-il.
Coéquipier de Mike Babcock
C’est connu, les justiciers aux
gilets rayés sont souvent
d’ex-joueurs qui désirent avant
tout demeurer rattachés à leur
sport favori. Cependant, à
l’image des policiers qui
émettent des contraventions, ils
n’obtiendront probablement
jamais la cote de popularité.
D’ailleurs, plus récemment, un
spectateur aux allures éméchés,
valsant avec une bière dans
chaque main, s’est exclamé haut
et fort:
«Hey Jim, tu connais rien au
hockey!».
Une fois retombé sur terre le
gars apprendra peut-être que son
souffre-douleur a déjà joué la
game à un niveau très
respectable. Soit dans les rangs
midget AAA avec les Angevins de
Bourassa, Junior à Laprairie,
Collégiale AAA à Dawson, avant
de poursuivre son parcours avec
le Redmen de l’Université
McGill, là où il a évolué durant
trois saisons en compagnie d’un
certain Mike Babcock.
« Avec
l’expérience, on devient
focussés et on n’entend plus les
critiques des spectateurs. Puis,
comme j’ai déjà dit aux
entraîneurs, nous avons une
joute à arbitrer et à la fin de
l’année il n’y a qu’un seul
gagnant sur 8 équipes. Que ce
soit l’un ou l’autre qui
l’emporte, cela nous est égal.
Dans notre confrérie on se dit
que si l’on ne parle pas des
officiels après la partie, c’est
signe qu’on a fait une bonne
job.», analyse-t-il.
Décennie 2010
Au
sein de la Ligue
nord-américaine, les jeunes
hockeyeurs fraîchement sortis
des rangs juniors sont de plus
en plus légion. Ces derniers
sont familiers aux nouvelles
règles appliquées par les
officiels. L’ère du temps était
donc favorable pour mettre à
jour le livre de règlements.
Le grand coup de barre a été
administré au cours de la saison
estivale 2013. Tous les paliers
ont été consultés. Jim Chandik
en compagnie de son
vice-président hockey Michel
Dorais, ont travaillé main dans
la main dans ce dossier afin
d’ériger les bases d’un comité
d’arbitrage pour amener par la
suite une proposition qui fut
acceptée par les Gouverneurs.
«Tout
le monde voulait du changement,
à partir des joueurs jusqu’aux
amateurs. On était en arrière
des autres circuits de hockey et
il fallait que quelque chose se
passe au niveau de l’arbitrage
pour faire évoluer la ligue. »,
dit-il.
C’est avec l’aide d’un confrère,
Maxime Jacques, qu’un vidéo sur
l’enseignement des nouvelles
règles a été produit. Par la
suite, l’arbitre en chef s’est
assuré que l’information suive
son cours en rencontrant chacune
des organisations.
Le p’tit mot de l’arbitre…
Bref, éventuellement lorsque Jim
rangera définitivement son
sifflet dans son étui, il pourra
se dire qu’il s’est tenu debout
en traversant les époques, et
ce, au coeur d’un circuit de
hockey que l’on qualifiait, il
n’y a pas si longtemps, de ligue
la plus «tough» en Amérique du
Nord.
«Je
suis fier d’être un de ceux qui
aura contribué à faire avancer
les choses. Et si je suis encore
dans cette ligue c’est avant
tout pour la voir réussir au
plan de l’arbitrage.»,
de conclure ce vétéran de la
première heure. |