mardi 05 janvier 2016
Chronique 20 ans d’histoire,
par Sylvain
Neveu
2001 : début
d’un nouveau virage
Après cinq
années d’activité depuis
l’affiliation des deux circuits
de hockey senior majeur, la
sélection des nouveaux venus
ainsi que le style de jeu
préconisé au sein de chacune des
deux divisions commençait
drôlement à se démarquer.
Nouvelle approche dans
l’Ouest
C’est lors des quatrième et
cinquième saisons que ces
changements furent observés,
spécialement au niveau de la
sélection des joueurs de talent
et des durs à cuire. L’une des
raisons fut que plusieurs
hockeyeurs appelés à faire le
deuil d’une carrière
professionnelle en sol étranger,
se joindront désormais au
circuit québécois.
Mais il serait
faux de prétendre que ce fut la
seule car dans un calendrier
prolongé à 44 joutes, là où les
rencontres disputées en semaine
se sont accentuées, les joueurs
originaires de l’extérieur du
Québec seront davantage
courtisés.
Pour illustrer quelques
exemples, soulignons que dans la
section Ouest, les Royaux de
Sorel de 1999-00 avaient intégré
à leur formation
Louis-Philippe Charbonneau,
un robuste ailier droit
incarnant le style du justicier
traditionnel au hockey
nord-américain. « L.P. »
rentrait au bercail après avoir
traîné son baluchon durant
quatre saisons dans la ECHL. Dès
sa première campagne au sein de
la LHSPQ, ce dernier avait
accumulé plus de 400 minutes de
pénalité.
Toutefois, ce qui
sortait de l’ordinaire, fut
qu’il avait réussi à s’inscrire
au sommaire à pas moins de 40
reprises. Tant qu’à Dan Tice, un
joueur originaire de la banlieue
de Détroit, utilisé
principalement pour jeter les
gants, en voilà un autre qui est
venu se greffer à la formation
de la Montérégie.
De l’autre côté du
Saint-Laurent, à Joliette, le
regretté Michel Mongeau,
ex-vedette de la LHJMQ
ayant évolué pour les Blues de
Saint-Louis et le Lightning de
Tampa Bay, viendra compléter
l’un des plus prolifiques trios
de l’histoire de la LNAH au
centre de Denis Paul et de
Christian Sbrocca.
Puis, lors de cette même
campagne, à Laval, Mathieu Raby
y disputera une bonne première
saison. Le défenseur natif de
Thurso avait impressionné par la
qualité de son jeu (31 points en
38 parties jouées) ainsi que ses
talents pugilistiques, lui qui
avait défait l’homme à vaincre
de l’époque, le réputé
*Mike Brault.
De plus, on verra
les premiers joueurs hors Québec
débarquer dans le district de
St-Vincent-de-Paul, en
l’occurrence l’ailier de
puissance Mike Henderson, de
même que le défenseur ontarien
Jeff Smith.
L’année suivante, le même
phénomène s’est répété chez les
Dragons de Saint-Laurent alors que le talentueux
David Saint-Pierre effectuera
ses premiers coups de patins
pour cette formation
montréalaise.
Le clan
Laurendeau mettra également le
grappin sur l’un des joueurs les
plus charismatiques que la LNAH
aura connu durant son histoire,
l’unique Joël Thériault,
détenteur jusque-là du record de
minutes de pénalité [583]
décernées en une seule saison au
sein de la LHJMQ.
L’acquisition du
robuste #28 n’était rien pour
éteindre le feu entre deux
grands rivaux de l’époque
puisque ce dernier avait disputé
antérieurement une rencontre
hors-concours dans l’uniforme
des Chiefs de Laval.
Différent dans l’Est
Cette
nouvelle philosophie préconisée
à l'époque dans l’Ouest sera moins
perceptible avec les
organisations de l’Est. Ce qui
n’empêche pas le Garaga de
St-Georges-de-Beauce, une
formation de premier plan, de
rapatrier un défenseur ayant
évolué notamment dans la défunte
Ligue internationale de hockey (LIH),
le jeune Steve Gosselin. Ce
dernier entamera ainsi sa
première de onze saisons
disputées en Beauce, là où il
sera appelé à devenir l’un des
plus brillants défenseurs de
l’histoire de la LNAH.
En Estrie, les Papetiers de
Windsor se retourneront vers un
choix de troisième ronde du
Tricolore à l’encan de 1990,
*Charles Poulin,
l’ex-capitaine des Lasers de
St-Hyacinthe. Finalement, à
Asbestos, Carl Boudreau, perçu
éventuellement comme « M. Hockey
» au coeur de cette ville, en
fera de même avec les Aztèques.
Or, même si quelques rivalités
environnantes sont fertiles en
émotions à l’intérieur des deux
divisions, le style de jeu
pratiqué à ce stade-ci commence
à se démarquer davantage l’un de
l’autre. Comme nous le verrons
éventuellement, cela aura pour
effet de soulever un heureux
dilemme lors des séries
éliminatoires, à savoir laquelle
des deux philosophies
l’emportera sur l’autre.
À la prochaine, Sylvain Neveu
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*Natif de Ville LaSalle, Mike
Brault a été le premier joueur à
compiler une fiche de 500
combats au niveau senior majeur, lui qui n’avait jamais
évolué plus haut que les rangs
Midget CC...
Pour en savoir davantage sur
l’ensemble de sa carrière, je
vous invite à cliquer sur ce
lien:
http://pages.globetrotter.net/caronetguay/03/photos03-19-brault.htm
* Charles Poulin était l’une des
pièces maîtresses des Lasers de
St-Hyacinthe à l’ère de Martin
Brodeur. Comme tous les Theoren
Fleury et Sheldon Kennedy de ce
monde, il a décidé de sortir du
placard afin de partager
publiquement son drame humain :
http://www.tvanouvelles.ca/2014/09/18/lex-hockeyeur-charles-poulin-livre-de-douloureux-secrets
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