PUBLICITÉ

PUBLICITÉ

Ex-vedettes de la LNAH : de remarquables oubliés!


Denis Paul, Claude Morin, Christian Sbrocca, Steve Gosselin, et Mario Roberge
Photos : Archives Semipro Magazine




27 décembre 2016 – Depuis qu’ils ont accroché leurs patins, plusieurs se demandent où sont passés les Paul, Sbrocca, Benoît, Gosselin, Morin, Roberge, Picard, Thibeault, Chalifoux et tous ces fiers compétiteurs qui ont défilé au gré du temps.  En fait, pourquoi donc ces hockeyeurs emblématiques, ayant contribué à ériger les bases de la LNAH, se sont-ils volatilisés avec le temps?

Ambassadeurs potentiels

Récemment, j’ai communiqué avec quelques-uns des noms cités plus haut. Lorsque j’ai rejoint à son tour Steve Gosselin, l’ex-défenseur étoile du Garaga et du CRS Express de St-Georges-de-Beauce, ce dernier m’a fourni des explications qui méritent certes de s’y arrêter.

Rappelons que l’ex-capitaine et général à ligne bleue de St-Georges-de-Beauce n’est pas le dernier venu, lui qui a été élu à trois reprises au titre de meilleur défenseur, en plus d’avoir été sélectionné au Temple de la renommée et sur l’équipe d’étoiles de tous les temps de la LNAH. Son nom est également gravé sur la Coupe Canam de 2010 et sur les Coupes Bolton (2000, 2002) puis Allan (2002, 2004).

Au-delà de ses prouesses, celui qui a vu son dossard être retiré se faisait un devoir jadis de rencontrer les partisans de l’équipe au terme des rencontres. En somme, Steve était déjà un ambassadeur dans l’âme avant même d’accrocher ses patins.

Malaise évident

Or, en tentant de trouver des réponses aux questions dont plusieurs se posent, on constate qu’il existe un malaise palpable.

« Nous sommes plusieurs anciens joueurs dans la région et il y a encore des liens solides qui nous unissent. Pour en avoir discuté entre nous, ce serait plaisant de passer du temps avec les fans et de sentir qu’on est le bienvenu dans «notre» domicile. Par contre, d’être invité par l’organisation, sans passer pour un inconnu aux guichets, le serait doublement. Il faut que la Ligue et les organisations développent cet aspect pour améliorer la vente du produit. »   Voilà une réponse qui en dit long pour celui qui possède le sentiment d’avoir représenté une ville et des partisans de premier plan.  Steve, qui n’a pas remis les pieds depuis un bon moment au Centre Lacroix-Dutil, croit que les organisations auraient avantage à développer cet aspect.

En quelque part, c’est comme si, au fil des dernières années, on aurait enlevé une portion de reconnaissance à l’une des grandes étoiles du circuit après lui avoir balancé l’encensoir au-dessus de la tête.  Un sentiment qui en rejoint quelques autres.  Maintenant, doit-on mettre cela sur le compte d’un malheureux malentendu, d’un manque de structure ou d’intérêt face au patrimoine identitaire dont toute organisation professionnelle tente de se doter, ou encore d’une passation des pouvoirs dûs à l’arrivée de nouveaux actionnaires au sein des concessions?

Une culture à développer

Pour sa part, Claude Morin en est un autre qui a apporté un angle de vision fort intéressant. Auteur de 597 points en huit saisons actives dans la LNAH. À la fois récipiendaire du trophée Guy Lafleur, des Coupes Allan et Bolton, en plus du championnat des séries éliminatoires avec le Lois Jeans de Pont-Rouge en 2009, Claude avait plutôt choisi de prendre la route des rangs collégiaux et universitaires après avoir été repêché jadis par le Titan de Laval de la LHJMQ.

« Moi je me suis rendu compte que la culture des anciens c’est un phénomène qui est davantage présent chez les anglophones. Durant mon parcours universitaire aux États-Unis, j’ai pu constater que les dirigeants des institutions et de la NCAA portent une attention spéciale à ce phénomène. Chaque année, nous sommes invités à participer à des tournois de golf et divers événements rattachés à notre ancienne faculté. On sent qu’on ne nous a pas oubliés.», souligne, dans un premier temps, ce gradué de l’Université Clarkson avant de rajouter.

« Ici, au Cégep André-Laurendeau, on s’inspire de cette philosophie. Et puis, il ne faut pas oublier que plusieurs joueurs de la LNAH sont devenus des hommes d’affaires par la suite, tandis que d’autres sont rattachés à diverses entreprises, organisations ou école de hockey. Ce serait un plus de tenter de les garder dans l’entourage d’une ligue où des étudiants sont en quête de stage ou à la recherche d’emplois. Tout le monde y gagnerait au change, même le partisan. Par contre, il y a des gens en place pour prendre des décisions et ce n’est sûrement pas à moi à leur dire quoi faire.», de rajouter le directeur athlétique du collège de l’arrondissement LaSalle, à Montréal.

À Sorel-Tracy, une organisation dotée d’une bonne réputation, la bande à Christian Deschênes semble porter une attention spéciale envers ses porte-couleurs qui ont laissé leur marque dans le circuit. On a vu également ce phénomène à Thetford Mines, voire davantage sous le règne de l’ex-propriétaire Jean-Pierre Lessard, alors qu’une loge fut mise à contribution pour les ex-membres de l’équipe.  De plus, l’implication de l’ex-capitaine de l’équipe André Martineau, qui personnifiait encore récemment un rôle comportant des similitudes à celui de Réjean Houle avec
le Canadien de Montréal, est un modèle dont les organisations auraient avantage à s’inspirer.

Ailleurs, sur la couronne nord de Montréal, bien que la présence de Dannick Lessard symbolise quelque peu l’image des premières années du circuit Godin à Laval, les partisans sont nombreux à se questionner sur le fait qu’il n’existe aucun chandail de retiré à ce jour. De plus, aucune bannière ni photos ne commémorent les conquêtes des deux championnats chèrement gagnés jadis par les guerriers de cette ville. Comme si les traces d’un passé glorieux se seraient envolées en fumée.

Petits pas et solutions

En ce qui regarde la LNAH, nous sommes bien au fait que des efforts ont été mise de l’avant afin de trouver des solutions pour atteindre éventuellement un certain prestige. Après avoir traversé sa crise d’adolescence, les gouverneurs et l’exécutif démontrent qu’ils peuvent faire front commun afin de modifier l’opinion populaire.

De plus, on ne peut passer sous silence le jeune Temple de la renommée (2013) ainsi que le travail accompli par M. Denis Boisvert, VP aux communications et statisticien émérite de la LNAH. Cet homme a dû revoir les dossiers des faits marquants lorsque le site de statistiques Scorekeeper a mis l’interrupteur de son serveur à la position off, avant que la firme Gestion Shark Hockey ne vienne en assumer la relève. Ce travail effectué en toute humilité, nous procure le privilège à tous de se retremper dans les archives du circuit afin d’y faire revivre, durant un bref moment, ceux qui ont précédé.

Or, force est de constater que le problème se situe nettement sur les actions à poser sur le terrain. Et des solutions toutes simples pour en ramener quelques-uns ont été soulevées : mise sur pied d’un comité des anciens; tournoi de golf ou un match des anciens à une date présélectionnée où les fonds des deux événements seraient remis à un organisme communautaire; mise au jeu protocolaire; un laissez-passer au domicile où ils ont réalisé leurs exploits; des invitations pour remises de trophées lors d'un banquet.

Enfin, si la direction de la LNAH a réussi à éduquer les équipes sur la nouvelle règlementation, tous les espoirs sont permis afin de rehausser le patrimoine du circuit et d’enlever éventuellement la vignette inconfortable de «périmés» sur des ex-porte-étendards de la LNAH qui sont tombés, parfois bien malgré eux, dans les oubliettes.

À la prochaine.

Sylvain Neveu

Bookmark and Share
 

PUBLICITÉ SECTION LNAH

 

 

Le Semipro Magazine
une filiale des Productions Kapricom
Tous droits réservés
© 2000-2016