mardi 19 janvier 2016
2002 : la saga entourant la
vente des Rapides de LaSalle
par Sylvain
Neveu
Si c’est en
forgeant que l’on devient
forgeron, la direction de la
LNAH l’a appris à ses dépens
lors de la rocambolesque vente
des Rapides de LaSalle en
novembre 2002. Un épisode qui a
trouvé place dans son bagage
d’expériences mais qui, faut-il
le spécifier, n’était pas sans
rappeler certains passages de la
télésérie Lance et Compte.
L’espoir
De prime abord, après s’être
fait éliminer en quatre
rencontres lors de leurs
dernières séries éliminatoires
de 2002, la léthargie se
poursuivait pour les Rapides de
LaSalle qui venaient de
connaitre un début de saison
bien en deçà des attentes des
partisans. Cette concession,
couronnée championne des séries
éliminatoires à deux reprises au
cours des quatre premières
saisons du circuit, voyait le
chiffre des assistances diminuer
de façon inquiétante aux
guichets. L’avenir à court terme
s’annonçait plutôt difficile au
plan financier,
voire
davantage dans un marché sans
cesse grandissant autour de
Montréal.
Ainsi, l’entente entourant la
vente de cette concession s’est
déroulée dans les derniers jours
d’octobre 2002. Le nouveau
présumé propriétaire avait,
quant à lui, fait part de ses
bonnes intentions aux médias et
aux amateurs quant à la relance
de cette concession.
L’enthousiasme se réanimait pour
les clients de l’aréna
Jacques-Lemaire. D’autant plus
qu’un joueur spectaculaire
provenant des Gulls de San
Diego, de la WCHL, l’albertain
Ashlee Langdone,
s’était joint à la formation du
sud-ouest de l’île de Montréal
au cours de cette période.
D’ailleurs, Richard Trudeau,
relationniste de l’époque,
m’avait confié avoir commandé
des t-shirts à l’effigie de la
nouvelle coqueluche de l’équipe.
Le vent tourne
À la surprise générale, l’image
d’une vente de feu est apparue
subitement au décor dans les
jours qui suivirent. Une
situation qui n’était pas sans
soulever la grogne chez les fans
de la région.
Certains se rappelleront que la
direction de la ligue avait même
suspendu, le 11 novembre, une *
transaction considérée à sens
unique entre LaSalle et
Saint-Jean-sur-Richelieu. Sur le
site de la Ligue, il fut
rapporté que les gouverneurs,
solidaires aux LaSallois,
avaient même donné leur aval au
commissaire et avocat Michel
Gaudette afin de bloquer toute
transaction nébuleuse.
Conflit juridique
Les contacts directs ont alors
fait place à des lettres d’avis
juridiques provenant du nouveau
présumé propriétaire. On parlait
alors d’une menace de saisie
d’équipements et d’un cadenas
installé dans la porte. Au
milieu de cette tourmente, le
personnel hockey et les joueurs
des Rapides ne savaient plus
vraiment sur quel pied danser.
Toutefois dans l’attente d’un
règlement judiciaire, l’ex-
commissaire et avocat Michel
Gaudette, était impliqué de près
avec les hommes de loi de la
partie adverse. Sans conter que
Michel Laurendeau, Bob Berger et
Pierre Champigny, ce dernier
propriétaire du Cousin de
Saint-Hyacinthe, apportaient
leurs soutiens aux LaSallois
quant à la fourniture des
équipements afin de poursuivre
les activités.
Sans Réjean Tremblay, point
de salut
Quoi qu’il en soit, en dépit de
ce mouvement de solidarité, la
région montréalaise aura perdu
sa première de trois concessions
après seulement 24 rencontres
disputées au calendrier
régulier. Un épisode qui a
trouvé place non seulement dans
le registre des mauvaises
expériences, mais également dans
la consolidation des règlements
de la LNAH.
À la prochaine, Sylvain
Neveu.
- La photo au haut de la
page nous montre l’ex-homme de
hockey Jean-Paul Larivière (au
centre), l’ex-relationniste
Richard Trudeau (à gauche), de
même que l’auteur de ces lignes.
* L'échange envoyait le noyau de
l’équipe,
Patrick Deraspe (à droite),
Ashlee Langdone, le solide
défenseur Charles Paquette, Éric
Lecompte et Olivier Morin au
Mission de Saint-Jean en retour
de Gianni Cantini, Richard
Laplante, Brad Domonsky, Patrick
Lacombe, Greg Sabey,
Jean-François Aubé, en plus des
droits sur Troy Crowder et des
considérations futures. |