mercredi 02 novembre 2016
Richard
Martel : vision et expérience au
profit de la LNAH
2 novembre
2016 –
Après une longue carrière
parsemée de palpitants épisodes,
c’est désormais au sein de la
Ligue nord-américaine que
Richard Martel a choisi de se
retrousser les manches pour
relever d’autres défis. À 55
ans, l’entraîneur-chef et
directeur-gérant des Marquis de
Jonquière figure maintenant
comme l’un des principaux
acteurs désirant amener la Ligue
nord-américaine à faire parler
d’elle à un autre niveau.
Inspiré de
ses prédécesseurs
L’homme de hockey
des Marquis n’est pas sans
rappeler l’image des entraîneurs
de caractère qui se sont
produits au fil du temps dans la
LHJMQ. Et ce n’est pas le fruit
du hasard puisqu’il a fait ses
premiers pas derrière le banc au
hockey mineur au beau milieu de
la décennie 80, soit à la même
époque où la deuxième vague
d’entraîneurs au sang chaud
détenait la cote dans le junior
majeur. Ainsi, les Bédard,
Delage, Bergeron, Racette et
compagnie avaient quitté en
relayant le flambeau aux Burns,
Vigneault, Hartley et Therrien.
« C’est
vrai, j’ai été influencé par le
modèle de ces entraîneurs. Il
faut dire qu’ils ont tous obtenu
du succès lors de leur passage
au niveau junior majeur. C’est
d’ailleurs l’une des raisons
pour lesquelles j’ai toujours
affectionné le jeu intense, la
robustesse et la persévérance,
spécialement le long des rampes
et devant le filet »,
me mentionne l’un des derniers
survivants de cette race de
pur-sang.
Faits
saillants
Éventuellement,
c’est dans l’organisation des
Saguenéens de Chicoutimi, en
agissant à titre
d’assistant au réputé Joe Canale,
que Martel a fait son
apprentissage dans le circuit
Courteau. Par la suite, on lui a
confié la destinée d’une
formation qui venait de rater
les séries éliminatoires, les
Lasers de Saint-Hyacinthe. Il
n’en fallait pas plus pour
donner le coup d’envoi à une
longue ascension de 18 saisons
dans la LHJMQ, à laquelle il a
eu la faculté de ne laisser
personne indifférent sur son
passage. Qui plus est, au terme
de son année recrue, il fut
nommé entraîneur de l’année. Un
exploit qu’il avait également
réalisé en 2004-2005.
À l’intérieur de
son CV, on constate qu’en plus
d’avoir cumulé la double
fonction d’entraîneur-chef et
directeur-gérant durant 12
saisons, notamment à Val-d’Or,
Baie-Comeau et lors de son
retour à Chicoutimi, le
principal intéressé a éclipsé la
marque de Guy Chouinard en ce
qui a trait au plus grand nombre
(569) de victoires pour un
entraîneur de la LHJMQ, lui qui
s’est arrêté à seulement trois
gains du plateau des 600 en
carrière.
Mais ce qui
retient davantage l’attention,
c’est qu’il n’était âgé que de
50 ans lorsqu’il a signé sa
dernière victoire. Fait à noter,
durant son règne à Chicoutimi,
hormis l’intense rivalité ayant
fait la une avec son homologue
des Remparts, Patrick Roy, il a
également surpassé la marque des
222 victoires établie
antérieurement par Gaston
Drapeau.
Des
retrouvailles
Se situant
maintenant dans le giron de la
LNAH, à Jonquière,
l’entraîneur-chef et
directeur-gérant des Marquis se
dit agréablement surpris par la
qualité des individus et du
talent des joueurs qui se
produisent dans le circuit
Godin, lui qui a vu évoluer une
bonne majorité de ces
porte-couleurs durant son
parcours au niveau junior
majeur.
« J’ai
l’impression d’assister à des
retrouvailles. La personnalité
de ces joueurs-là est restée
semblable mais la différence se
situe au niveau de leur richesse
humaine. Il ne faut pas oublier
que plusieurs d’entre eux ont eu
des agents par la suite et ont
eu à prendre les bonnes
décisions pour poursuivre leur
chemin. Ils ont également vécu
de l’adversité, comme la
déception d’être retranché par
certaines organisations
professionnelles par exemple.
Puis, ils ont pu constater de
près la vitesse à laquelle le
jeu se déroule dans la LNH. En
bout de ligne, ces gars-là sont
plus familiers avec différentes
stratégies et ils comprennent
mieux maintenant ce que l’on
tentait de leur expliquer
pendant des heures dans les
rangs juniors »,
rajoute celui qui s’exprime avec
toute la passion qu’on lui a
attribuée lorsqu’il est question
de discuter de son sport de
prédilection.
Vision de la
LNAH
Rappelé en
renfort au moment où les Marquis
faisaient face à l’élimination
avec un recul de 1-3 le
printemps dernier, cet
instructeur comptant plus de
1000 matchs à son actif dans la
LHJMQ est passé à un seul filet
de voir sa formation renverser
la vapeur. Puis, suite aux
dernières séries éliminatoires,
après mûre réflexion, il a
choisi de s’investir à plein
temps dans son nouveau défi.
« La
Ligue nord-américaine n’est plus
ce qu’elle était et c’est l’une
des raisons pour lesquelles j’ai
accepté de revenir derrière le
banc à Jonquière. On sent qu’il
y a un engrenage qui est en
marche par rapport aux années
précédentes et elle se doit de
continuer ce virage. D’ailleurs,
le mot se passe et on voit de
plus en plus la tendance des
jeunes joueurs talentueux, issus
des rangs juniors et
universitaires, qui gardent
maintenant un œil ouvert sur la
LNAH dans le but de demeurer au
Québec », commente
celui qui n’est pas contre les
combats au hockey, mais qui ne
voit pas la nécessité de couper
son banc pour habiller trois ou
quatre bagarreurs.
En terminant, qui
de mieux placé que Richard
Martel pour discuter des motifs
entourant une diminution de
l’achalandage aux guichets des
amphithéâtres de la LHJMQ. On
sait qu’au cours des dernières
saisons, à l’exception des
Remparts de Québec, les
statistiques rapportent que la
tendance est à la baisse dans le
circuit Gilles Courteau. Ce
phénomène a semblé toucher,
entre autres, des marchés bien
implantés tels que Gatineau,
Victoriaville, Bathurst et
Moncton.
« Les
gens recherchent de l’intensité
au jeu et des rencontres
émotives. Voilà pourquoi la LNAH
doit suivre le
courant et se démarquer de la LHJMQ. Je suis convaincu que
c’est en se faisant connaître
d’abord par nos joueurs de
qualité et non seulement par les
bagarres qu’on peut y arriver »,
conclut celui qui a pour mandat
de conduire les Marquis aux
grands honneurs et qui, de
surcroît, fait également partie
du comité de règlementation de
la LNAH.
À la prochaine.
Sylvain
Neveu |