Le 27 décembre dernier, le trouble-fête favori des partisans des Pétroliers du Nord atteignait l’impressionnant plateau des 400 parties dans la LNAH. À 36 ans, Cloutier en a passé des heures non seulement sur les patinoires de la LNAH, mais également au banc des pénalités comme en témoignent ses 2893 minutes de pénalité.
Toutefois, peu connaissent son histoire qui mérite grandement d’être partagée avec les partisans de la LNAH.
Fils d’une famille de militaires, Chris Cloutier apprit à patiner à deux ans sur le Canal Rideau à Ottawa sous les conseils de son paternel Serge. La famille Cloutier déménagea toutefois sur la base militaire de Borden en Ontario et c’est dans ce milieu que Chris fera ses débuts avec les Braves de Borden. ( photo)
Il jouera à Essa jusqu’au niveau bantam alors qu’il se joindra ensuite aux IceMan de Barrie bantam aaa. ( photo2) À 16 ans, il se greffera au Midland Thunder junior C avant de passer aux Shamrocks de ParrySound junior A à 17 ans. ( photo3) Il remportera par la suite un premier championnat dans la NOJHL avec NorthBay. À sa dernière saison au niveau junior, Chris Cloutier cumulera 250 minutes de pénalité à Richmond Hill.
Cloutier faisait ensuite ses débuts chez les « pros » dans la UHL puis dans la SPHL alors que les joueurs de la LNH étaient en lockout. Voyant les joueurs non-affiliés être rétrogradés, il demanda alors à son entraîneur ce qu’il devait faire afin de rester avec l’équipe. Ce dernier recherchait alors un homme fort et c’est ainsi que sous les conseils de cet entraîneur Cloutier amorcera une longue carrière qui l’amènera bientôt au Québec.
Un soir, alors qu’il était à sa chambre d’hôtel en Floride, un certain Bob Berger le rejoint et lui fait une offre pour venir jouer avec les Chiefs de Laval. « Bob qui ? Les Chiefs de où ?», lui répondit-il. Toutefois, hureux de l’offre qu’il croyait être mensuelle, Cloutier allait réaliser que cette offre était pour un salaire hebdomadaire et c’est ainsi qu’il chaussait les patins en 2004-2005 dans ce qui allait devenir la LNAH.
Chris Cloutier a roulé sa bosse dans la LNAH portant les couleurs de Laval, Saint-Georges, Rivière-du-Loup, Sherbrooke, Cornwall, Trois-Rivières, Berlin, Saint-Jérôme, mais c’est à Laval devant les partisans qui l’avaient accueilli à ses premiers coups de patins qu’il a disputé sa 400 ième rencontre sous les couleurs des Pétroliers du Nord.
« Les gens ne le réalisent peut-être pas, mais pour moi, disputer cette 400 ième rencontre devant les miens était quelque chose de spécial. Mes parents Serge et Suzanne sont même venus de Temiscaming et ont fait 7 hres de route afin d’être là. Ce fut un moment spécial pour moi », déclarait Chris Cloutier.
Lors d’un camp d’entraînement des Prédateurs de Laval, en l’absence de l’entraîneur, Chris avait pris la pratique en main et je m’étais passé la réflexion « qu’il savait où il s’en allait ». C’est par la suite que j’ai compris qu’en 2010-2011, Cloutier avait pris une pause de la LNAH afin d’apprivoiser la carrière d’entraîneur avec les Temiscaming Royals, une équipe du top 10 du hockey jrA au Canada. Cloutier ne s’en cache pas, il aimerait un jour partager son savoir et ses expériences en dirigeant une équipe de hockey, un sport qui l’habite encore à l’âge de 36 ans malgré toutes les blessures et les défis qui viennent avec la description de tâche qu’il remplit au sein d’une équipe.
Papa de Beau, une jeune fille d’à peine 5 mois, Cloutier joue également le rôle de père auprès de Rylan âgé de 7 ans, le fils de sa conjointe qu’il considère comme son propre fils.
Pour Chris Cloutier, le plus grand défi qui se présente à lui est de devenir un père modèle après avoir mené la vie de joueur de hockey et tout ce que cela implique comme « style » de vie depuis qu’il a l’âge de 16 ans.
Il y a de nombreuses années que je m’entretiens avec les joueurs des différentes équipes de la LNAH et je puis affirmer haut et fort que Chris Cloutier est un des plus charmant et sympathique gaillards que j’ai eu la chance de côtoyer. Derrière ses longs cheveux et sa barbe fournie se cache un homme fort articulé doté d’une sensibilité surprenante. Jamais Cloutier ne va laisser un coéquipier ou un ami dans une situation précaire et jamais il n’a reculé face aux défis qui se présentaient à lui autant sur la glace que hors glace.
Une chose est certaine, lorsque les partisans des Pétroliers du Nord scandent le nom de « Cloutier-Cloutier-Cloutier », il est impossible pour le sympathique homme fort de demeurer indifférent aux appels de ses partisans préférés.
Merci Christopher Cloutier pour ces 400 premiers matchs dans la LNAH!